Vin d'épine sorbet et sirop

Vin d’épine, sirop et sorbet aux pousses d’épine

Vous connaissez sûrement le vin d’épine, cet apéritif sucré au goût rond aussi appelé « troussepinette » en Vendée. Pour le fabriquer on utilise les jeunes pousses d’épine noire que l’on cueille en avril/mai. Mais si les pousses parfument le vin, pourquoi ne parfumeraient-elles pas des préparations sans alcool ? J’ai fait mes petites expériences… et je vous donne 3 (!) recettes.

Vin à l’épine noire ou prunellier

L’épine noire ou prunellier (prunus spinosa) est le premier arbrisseau à fleurir au printemps. C’est seulement une fois la floraison finie qu’il va commencer à faire des feuilles. Il faut encore attendre 3-4 semaines avant de voir de toutes nouvelles pousses, encore tendres, qui – une fois lignifiés – formeront des rameaux. Ce sont ces pousses tendres de 15 à 20 cm de long que nous allons cueillir pour préparer le vin d’épines.

Si vous avez repéré l’épine noire au moment de la floraison, vous savez où la trouver. Pour celles et ceux qui se mettent à sa recherche seulement au moment de récolter les jeunes pousses, voici quelques indications pour bien la reconnaître.

Comment la reconnaître

L’épine noire ou prunellier est un arbrisseau, donc une plante ligneuse qui se ramifie dès la base. Elle atteint 3 à 4 mètres de haut. Souvent, plusieurs prunelliers se regroupent et forment un buisson dense. Les rameaux de l’épine noire sont épineux et souvent ils partent en angle droit des branches. Et en fait, pourquoi on parle d’épine noire ? Parce que ses branches sont d’un marron très foncé, presque noir… autre critère de reconnaissance.

Pousse d'épine
Pousse d’épine noire

Les feuilles sont longues d’environ 3 cm, ovales, allongées, pointues au bout et finement dentées. Elles ont un petit pétiole. Leur position sur le rameau est alterne, ce qui veut dire qu’une feuille pousse d’un côté, puis de l’autre, puis d’un côté, puis de l’autre. Au moment où les feuilles nous intéressent pour la récolte, donc au printemps, elles vont être d’un vert clair, un peu jaune. Plus tard, leur couleur devient plus foncée. La face inférieure de la feuille est alors plus claire. ( ?)

Autre moyen de reconnaissance au moment où on récolte les jeunes pousses : Les fruits commencent à se former sur les rameaux des années précédentes ! De belles petites prunes encore vertes.

Prunelles en formation
Prunelles en formation

Vous trouvez de nombreux détails sur l’épine noire dans mon article « Prunellier ou l’épine noire ».

A la cueillette !

Mettons-nous à la cueillette, maintenant que nous savons ce que nous cherchons. Pour un litre de vin d’épine il faut un bouquet de pousses qui tient dans la poignée. Donc on cueille les tout nouveaux rameaux de 15 à 20 cm de long. Attention à ne pas démunir un arbrisseau de toutes ses pousses. On en prend quelques-unes et on passe au suivant.

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Je vous donne la recette.

Vin d’épine

Ingrédients

  • 150 g de pousses d’épine
  • 1 bouteille (75cl) de vin (blanc, rosé ou rouge selon vos préférences)
  • 150 g de sucre
  • 175 ml d’eau de vie

Laver et essorer les pousses d’épine. Dans un saladier, mélanger le vin, l’eau de vie et le sucre et bien mélanger afin que le sucre fonde.

Remplir un bocal de pousses d’épines et verser le liquide dessus. Il faut que les pousses soient immergées. Mettre un couvercle.

Laisser macérer pendant 4 à 5 semaines en remuant de temps en temps. Filtrer et mettre en bouteille. Oublier quelques mois (voire années) au fond de la cave et déguster entre amis.

Personnellement, j’ai pris du vin rosé. (En fait j’ai pris ce que mon mari a bien voulu me céder… ) Et pour l’eau de vie, je me suis servie d’un « héritage ». Dernièrement, nous sous sommes trouvés à vider une maison restée en l’état depuis les années 80. Nous y sommes tombés sur un placard rempli de « goutte » : prune, poire, mirabelle et bouteilles non étiquetées mais dont le contenu est en parfait état. De quoi m’aider à réaliser de nombreuses boissons et autres remèdes aux plantes 😊.

Si on dit qu’il faut oublier le vin d’épine au fond de la cave pendant un certain temps c’est qu’il devient encore meilleur avec les mois. Mais déjà après quelques heures de macération ça sent super bon. C’est cela qui m’a donné l’idée d’expérimenter d’autres recettes.

Vin d'épine et sirop de pousses d'épine
Vin d’épine et sirop de pousses d’épine

Expérimenter de nouvelles recettes

Parce que finalement, j’avais cueilli trop de pousses pour ma quantité de vin d’épines. Comme je n’aime pas gaspiller, je me suis demandée ce que je pouvais bien en faire. C’est alors que je me suis dit : si les pousses d’épines parfument l’alcool, elles doivent aussi parfumer l’eau. Me voilà partie pour une grande infusion aux pousses d’épines. Elle a une petite amertume, certes, mais un parfum délicieux d’amande. Je me lance pour un sirop !

Sirop de pousses d’épines

Ingrédients

  • 75 g de pousses d’épines
  • 1/2 litre d’eau
  • 500 g de sucre

Préparation

Porter l’eau à ébullition. Couper le feu et y plonger les pousses d’épine fraîches. Laisser infuser 2 heures ou une nuit entière.

Retirer les pousses et bien les presser pour en recueillir tout l’arôme.

Mélanger l’infusion avec le sucre et porter à ébullition. Dès que le sucre s’est bien dissout, verser le sirop dans une bouteille. Pour une plus longue conservation, fermer la bouteille immédiatement et la retourner afin de former un vide d’air. Laisser refroidir en cette position.

Une fois refroidi, stocker le sirop « à l’endroit », le vide d’air sera en place (à condition que le couvercle soit hermétique).

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Le sirop, mélangé à de l’eau bien fraîche, est délicieux ! Un goût d’amande amère sans être amer, bien rafraîchissant. J’en suis ravie. Il trouvera sa place dans des dégustations et sûrement dans d’autres recettes, pour parfumer des desserts.

D’ailleurs, fort de cette expérience réussie, je me suis mise à expérimenter une troisième recette !

Sorbet de pousses d’épine

Ingrédients

  • 75 gde pousses d’épines
  • 1/2 litre d’eau
  • 250 g de sucre
  • 1 cuillerée à soupe de jus de citron

Préparation avec sorbetière

Porter l’eau à ébullition. Couper le feu et y plonger les pousses d’épine fraîches. Laisser infuser 2 heures.

Retirer les pousses et bien les presser pour en recueillir tout l’arôme.

Mélanger l’infusion avec le sucre et le jus de citron et porter à ébullition. Dès que le sucre s’est bien dissolu couper le feu et laisser refroidir.

Placer dans la sorbetière et le tour est joué !

Préparation sans sorbetière

Si vous n’avez pas de sorbetière, il existe une technique pour réaliser votre sorbet. Elle consiste à placer le liquide refroidi au congélateur et de le remuer régulièrement à la fourchette. Ceci permet de détacher les cristaux dès qu’ils se forment. Mais cette technique demande à rester attentif et disponible pendant plusieurs heures pour remuer environ toutes les ½ heures. Sous peine, sinon, de vous retrouver avec un gros bloc de glace.

Mais ! Ce n’est jamais perdu… Si vous vous retrouvez dans ce cas de figure, parce que votre meilleure copine vous a appelé et que vous avez complètement oublié le sorbet devenu un immense glaçon, il existe une dernière solution. Enfin, si vous possédez un blender.

Mettez le glaçon dans un récipient bien solide, comme une casserole. Cassez-le en plus petits glaçons en tapant dessus avec un rouleau à pâtisserie (vos voisins vont se demander quels travaux vous effectuez…). Placez les glaçons dans le bol du blender et appuyez sur « ice ». Ceci vous fera de la glace pilée au goût de pousses d’épines !

Vin d'épine sorbet et sirop
Vin d’épine sorbet et sirop

Sorbet au goût d’amande amère

Le sorbet a un délicieux goût d’amande amère. Servez-le avec un crumble aux fruits rouges. Ou dans une coupe glacée : une boule de sorbet d’épines et une boule de vanille, un mélange qui s’équilibre.

J’espère que ces recettes vous donnent des idées. C’est le moment de cueillir les pousses ! Cherchez dans les haies et les terrains en friche. L’épine noire est un arbrisseau très répandu. Avez-vos déjà réalisé des boissons aux plantes sauvages ? Ou des sorbets ? Parlez-moi de vos expériences en commentaire. Vous avez des questions ? Je serai ravie d’y répondre. 🙂

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5 thoughts on “Vin d’épine, sirop et sorbet aux pousses d’épine

  1. Merci pour cet article ! On imagine pas qu’il existe tant de ressources à portée de main… Mais comme pour les champignons c’est le fait de savoir les reconnaître qui freine 😊

  2. Merci pour ces recettes, je vais m’occuper cet après-midi de l »alliaire et des fleurs de sureau. Encore merci à vous et très bonne journée à vous.
    Edith.

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