Plantes comestibles d'hiver avec Guy Lalière

Plantes comestibles d’hiver

Trouve-t-on à manger dans la nature même en hiver ? Tant qu’il n’y a pas de gel intense et de neige qui recouvre le sol, la nature en hiver est plus abondante que l’on pourrait le croire. Nous allons à la découverte des plantes comestibles d’hiver avec Guy Lalière. Il est botaniste, naturopathe et formateur aux plantes sauvages comestibles et médicinales dans le Puy de Dôme.

A la découverte des plantes comestibles d’hiver avec Guy Lalière

C’est Guy Lalière qui a écrit la préface à mon livre récemment sorti intitulé « 40 plantes sauvages comestibles 40 recettes » (que vous trouvez par ici). J’ai profité d’un déplacement pour lui remettre un exemplaire du livre en mains propres. Et vous pensez bien qu’entre passionnés, on ne peut pas s’empêcher de faire un tour pour voir ce qui pousse… !

Guy nous a emmené au pied des grottes de Perrier (63), un site exceptionnel au niveau géologique et historique et qui abrite une flore très intéressante. Sur quelques mètres carrés, vous allez découvrir de nombreuses plantes comestibles d’hiver : du cerfeuil commun (Anthriscus caucalis), du calament à feuilles de menthe (Clinopodium menthifolium ou Calamintha menthifolia), du mouron blanc (Stellaria media), du lamier pourpre (Lamium purpureum), de la bourse à pasteur (Capsella boursa-pastoris), de la lampsane (Lapsana communis), de la calépine irrégulière (Calepina irregularis) et de l’ail des vignes (Allium vineale).

Une plante comestible chaque semaine en hiver

Etonnant, non, tout ce que l’on trouve sur quelques mètres carrés à cette époque ! L’année dernière, je m’étais fixée le défi d’écrire un article chaque semaine en automne et hiver sur une plante qui se récolte et se mange pendant cette saison où on pense que tout « dort ». Et j’ai réussi : en 25 articles vous trouvez les descriptions détaillées des plantes que j’ai trouvées avec à chaque fois une recette. Les articles sont classés dans la rubrique « Défi une semaine une plante un article ».

Vous trouvez ainsi des détails sur le calament à feuilles de menthe, l’ail des vignes, le mouron blanc et le lamier que nous avons vus avec Guy Lalière dans la vidéo ainsi que de nombreuses autres plantes comestibles d’hiver : le pissenlit et la bardane dont on mange les racines en hiver, le prunelier, l’églantier et l’aubépine dont on mange les fruits en hiver, la mâche qui pointe son nez, le cerfeuil des bois, cousin du cerfeuil commun vu avec Guy etc.

40 recettes du printemps à l’hiver

Dans mon livre « 40 plantes sauvages comestibles 40 recettes », je fais le tour de l’année en présentant 40 plantes avec chacune une recette tout au long des saisons, en commençant au tout début du printemps jusqu’au fond de l’hiver. C’est un livre broché que vous pouvez commander par ici.

A vous de jouer !

J’espère que tout cela vous incitera à être attentifs aux plantes comestibles d’hiver autour de chez vous et d’apporter un peu de fraîcheur, souvent bourrée de vitamines, dans votre cuisine d’hiver !

Transcription texte de la vidéo

Nathalie : Bonjour, c’est Nathalie du blog https://plantes-sauvages-comestibles.com. Aujourd’hui j’ai quelqu’un à vous présenter.

Je suis en dessous des grottes de Perrier (63) et je vous présente Guy Lalière, mon ami botaniste, naturopathe et formateur en plantes sauvages comestibles. Il connaît tout ce qui pousse et tout ce qui se mange. Et Guy a fait la préface à mon livre « 40 plantes sauvages 40 recettes ».

Si vous aimez cet article vous allez aussi aimer :  Retour de cueillette

Donc aujourd’hui on est dans un endroit qu’il aime particulièrement et il va nous présenter quelques plantes qui poussent par ici.

Guy : Oui, bonjour à tous. Donc là je vais vous présenter une plante qui pousse bien dans ce milieu-là, que peu de gens connaissent quand même. Les premières sont là. Donc on va prendre ici. C’est une Apiacée, anciennement ombellifère. On voit que ça ressemble un peu à du persil, à du cerfeuil. Mais ce n’est pas du cerfeuil qu’on a l’habitude de voir dans les jardins. C’est l’anthrisque commun, Anthriscus caucalis en latin. Et vraiment il sent bien le cerfeuil. Tu peux sentir, Nathalie.

Nathalie : Oui, ça sent vraiment le cerfeuil.

Guy : On peut l’utiliser comme du cerfeuil. Avec des pommes de terre c’est très bon, des pommes de terre avec du beurre. Donc c’est une plante qui pousse bien en hiver, à la fin d’automne qui recommence à pousser, et puis on en a jusqu’à mi-printemps.

Nathalie : Oui, et puis ça fleurit au printemps.

Guy : Oui, ça fleurit au printemps. Donc ça fait des ombelles blanches. Voilà. C’est une plante qu’on a en abondance.

Nathalie : Oui c’est impressionnant ici.

Guy : Donc elle aime bien ce milieu-là. On est sur un terrain un peu calcaire quand même, il y a un peu de calcaire, il y a du basalte. C’est un laar, le laar de Perrier. L A A R, c’est des boues volcaniques.

Nathalie : D’accord. Donc ça donne une flore particulière. On a déjà vu quelques plantes particulières par ici.

Guy : Il y a celle-ci qui n’est pas forcément typique d’ici mais qu’on trouve beaucoup aussi en abondance. C’est celle-ci. C’est la famille des Lamiacées, la famille de la menthe. On voit une tige carrée, des feuilles opposées et puis bon elle fait des fleurs à deux lèvres et des fruits en tétrakène. Donc c’est le calament, calament ça veut dire « belle menthe ». Callo ça veut dire « beau ». C’est le calament à feuilles de menthe, donc ça sent bien la menthe.

Nathalie : Oui, ça sent bon ça.

Guy : Et en tisane c’est vraiment intéressant. Avec une autre plante, je ne la vois pas ici, on va la voir plus loin, c’est le thé des garrigues, l’épiaire droite.

Nathalie : Oui, on va la trouver un peu plus loin peut-être.

Guy : Il y a une autre… ici en hiver on a beaucoup ça, ce n’est pas particulier à ici mais c’est la lampsane. Moi je dis que ça ressemble un poisson qu’un chat aurait mangé en laissant juste la tête et les arrêtes. Alors c’est la famille du pissenlit, c’est une Astéracée ligulée, elle n’a que des ligules, que des languettes et puis elle fait du latex quand on casse, un latex blanc. On le voit pas forcément là c’est plutôt sur la tige après, quand elle monte.

Nathalie : Oui, ça fait d’excellentes salades là.

Guy : Très bonnes salades d’hiver. Et puis en hiver on a aussi celle-là bien sûr, le mouron blanc. Le mouron blanc, donc le Stellaria media, ça c’est la famille des oeillets c’est une Caryophyllaceae.

Si vous aimez cet article vous allez aussi aimer :  Cueillettes d'automne au Nord comme au Sud

Nathalie : Souvent on l’arrache dans les jardins.

Guy : C’est typique d’une bonne terre de jardin. Quand on a ça on a une bonne terre de jardin. Et on voit les noeuds renflés à la base des feuilles là. C’est des feuilles opposées aussi. Et ça fait des petites fleurs en étoile. Il ne faut pas le confondre avec le mouron rouge qui normalement fleurit rouge mais quand il n’est pas fleuri… Le mouron blanc il a juste une rangée de poils c’est vraiment très ténu très petit.

Nathalie : Il faut regarder avec une loupe.

Guy : Le mouron rouge il n’a pas du tout de poils lui. On ne le verra peut-être pas forcément là parce-que’en plus comme il a plu c’est plaqué dessus. Et voilà, le mouron blanc donc en salade très bon ça. On a même ça aussi, ça peut se mettre en salade, le lamier pourpre. Le lamier pourpre que l’on trouve dans toutes les terres de jardin en principe. On peut le mettre en quiche, on peut le mettre aussi en salade.

Nathalie : Un tout léger goût de champignon, je trouve.

Guy : Oui, la famille des lamiers il y a beaucoup de …

Bon on a la bourse à pasteur qui est très connue aussi avec ces petits fruits en forme de bourses de berger. Des bourses de plates mais ils n’avaient pas beaucoup de sous. C’est pour ça qu’on appelle bourse à pasteur. Et c’est plutôt la rosette qui se mange quand c’est tout jeune. Là c’est monté en tige. On pourra en voir peut-être des rosettes. Et j’ai une autre plante, c’est la calépine irrégulière.

Nathalie : Ah bien ici, il y a de quoi se faire un bon plat.

Guy : Là c’est une Brassicacée, la famille du chou donc, cousine à la bourse à pasteur aussi. Et voilà c’est en abondance aussi sur un terrain calcaire comme ça.

Nathalie : Et ça aussi bien cru que cuit ?

Guy : Oui, ça a un goût un peu piquant comme le chou. C’est intéressant en hiver parce que ça contient du souffre, des acides aminées soufrées. Donc c’est intéressant pour les infections hivernales. On a de la petite… qui ressemble à la ciboulette. C’est aussi en hiver qu’il y en a beaucoup. Ca c’est un ail des vignes. La ciboulette elle aurait des feuilles complètement cylindriques. Là les feuilles sont ce qu’on appelle « hémi-cylindriques ». Elles ne sont pas complètement cylindriques, elles ont un replat, ça fait moitié cylindriques, « hémi-cylindriques ». On voit mal là, mais sur des feuilles un peu plus grosses on le voit un peu plus. Ca c’est pareil, ça peut aller en salade ou en omelette.

Nathalie : Merci, Guy, pour toutes ces découvertes. Vous voyez bah on a fait quoi… on a fait 10 mètres et on a vu presque une dizaine de plantes et puis il y en aurait encore à montrer. Alors Guy, on le trouve sur https://www.guylaliere.com , tout simplement. Il fait des stages dans le Massif Central et un peu partout. Voilà donc merci et je vous dis à bientôt !

Guy : A bientôt, merci.

 

 

Partager l'article :

1 thoughts on “Plantes comestibles d’hiver

  1. Nathalie bonjour !(re),
    Un beau partage de nouveau avec Guy Lalière ! que de plantes à chercher, trouver et partager !!!
    Merci à tous 2 et bon dimanche !
    Ciel bleu à Périgueux,
    Corinne Dormoy.

Laisser un commentaire