Une bonne nouvelle pour les personnes qui n’arrivent pas à s’en débarrasser dans leur jardin : la renouée du Japon est comestible ! Les jeunes tiges peuvent être épluchées comme la rhubarbe et servent dans des plats salés et sucrés comme dans la tarte à la renouée du Japon.
Cela en a étonné plus d’un d’apprendre que la renouée du Japon était comestible… Elle est tellement malaimée que beaucoup de personnes la classeraient spontanément dans les toxiques.

Il est vrai que la renouée du Japon peut être embêtante : Une fois qu’elle est installée dans un endroit, difficile de s’en défaire tellement elle est envahissante. Un petit bout de racine suffit pour qu’elle reparte avec vigueur. Originaire d’Asie orientale et introduite en Europe comme plante ornementale, elle est devenue une espèce invasive qui prolifère surtout au bord des cours d’eau.
Description de la renouée du Japon
Le renouée du Japon (Reynoutria japonica ou Fallopia japonica) est une plante de la famille des Polygonacées dont font partie les différentes renouées (renouée des oiseaux, renouée bistorte, renouée poivre d’eau) mais aussi les oseilles, le sarrasin et la rhubarbe. Le nom « renouée » vient de « noeud » et il est facile d’observer les noeuds successifs sur la tige de la renouée du Japon. La tige est creuse, dépourvue de poils (glabre), elle est verte et couverte de petites taches rouges.
Ce sont les jeunes tiges de maximum 50 cm qui sont comestibles. J’y reviens.
Une fois développées, les tiges rigides peuvent atteindre 3 voire 4 mètres de haut et forment un épais rideau végétal. Les feuilles sont larges, légèrement triangulaires, finissant en douce pointe. Les petites fleurs blanches, parfois un peu roses sont regroupées en épis ramifiés.

Le renouée du Japon est une plante herbacée. Les tiges de l’année écoulée meurent en fin de saison et la plante repousse par la base chaque année ce qui nous donne l’occasion, en avril/mai de cueillir les jeunes pousses.
Attention aux métaux lourds
Un mot quand même pour vous avertir que la renouée du Japon aime s’installer sur des terrains riches en métaux et donc dans des endroits pollués au métaux lourds. Pour en consommer en grande quantité il faut être sûr que ce problème est absent dans les lieux de cueillette que vous choisissez.
Personnellement, je choisis d’en manger rarement pour cette raison car à moins de faire une analyse de sol comment être sûr de ce qui s’est passé dans les endroits où je croise la renouée ?
Des vertus de la racine de renouée du Japon
La racine de renouée du Japon est utilisée depuis quelques années contre la maladie de Lyme et il paraît qu’elle peut être utile pour soigner les coronavirus… Je vous laisse chercher plus de détails à ce sujet sur le blog de Christophe Bernard AltheaProvence.

Quelles recettes pour la renouée du Japon ?
Ce sont les jeunes tiges que l’on va utiliser en cuisine. Elles doivent être épluchées comme la rhubarbe. Et encore… quand elles sont bien tendres on ne sentira pas ses fibres après la cuisson. Le goût est acidulé et rappelle la rhubarbe sans que l’acidité soit aussi développée. A la cuisson la tige devient fondante. La renouée du Japon se prête ainsi très bien à la préparation de compotes et confitures.
Si on ne veut pas directement faire une tarte à la renouée du Japon sans autre fruits, je vois bien rehausser le gout d’une tarte aux pommes en mettant de la compote de renouée du Japon au fond puis les pommes en tranches dessus.
Mes tiges de renouée du Japon cuites au sirop de violette et servies avec une glace à la violette ont eu énormément de succès auprès de mes invités.

Préparations sucrées comme salées
Mais contrairement à la rhubarbe que je n’ai pas encore vue dans des recettes salées, les tiges de renouée du Japon sont bien adaptés également aux plats salés. J’ai expérimenté les petits chaussons à la pâte brisée fourrées à la renouée du Japon et au fromage frais de la ferme d’à côté. Un régal.
Dans une poêlée de légumes, un crumble aux légumes, comme accompagnement d’une viande ou d’un poisson, je vois plein de possibilités pour la renouée en légume. Le plus gourmand là dedans sont les tempura aux tiges de renouée du Japon, des beignets à la japonaise... hmmm !
Petite mise en garde
Une petite mise en garde avant de passer à la recette de la tarte à la renouée du Japon. Quand, en cuisinant la renouée, vous coupez des bouts de tiges, ne les mettez pas au compost mais à la poubelle ou au feu. Même des petits morceaux peuvent faire des pousses et s’installer en douce dans votre jardin. Pour y rester un bon bout de temps !
Tarte à la Renouée du Japon
Ingrédients
- 200 g de farine (j’ai pris de la farine de blé semi complète T110)
- 100 g de beurre (ou margarine si vous mangez sans produits laitiers)
- 1 pincée de sel
- Un peu d’eau
- 500 g de jeunes tiges de renouée du Japon
- 2 oeufs
- 100 g de sucre (chez moi c’est du sucre complet)
- 120 g de crème (j’ai pris de la crème épaisse de la ferme d’à côté mais la crème végétale fait tout à fait l’affaire)
Préparation
Préparer la pâte brisée : Pétrir la farine, le sel et le beurre en petits morceaux entre vos mains. Ajouter cuillerée par cuillerée un peu d’eau jusqu’à ce que la pâte ne soit plus cassante et s’étale bien.
Etaler dans un moule à tarte beurré et fariné. Piquer plusieurs fois avec la fourchette et recuire 10 minutes à 180°.
Enlever les feuilles des tiges de renouée et les peler afin d’enlever les fibres.
Couper en morceaux d’un centimètre et étaler sur la pâte précuite.
Battre les oeufs avec la crème et le sucre et verser sur la tarte.
Faire cuire 30 à 35 minutes à 180°.
Bonsoir
Tout d’abord bravo et merci pour ce site et ses recettes , informations d’utilité publique , qui , dans une société soucieuse de sa population , serait apprises a l’école . Ce n’est pas le cas , merci de prendre le relai .
Et une demande d’aide : serait il possible de se faire envoyer des pousses , ou des racines de renouée . J’en cherche depuis longtemps mais n’en trouve pas dans ma région .
Je vous dédommagerais pour le temps et l’envoi . Si c’est possible ce serai génial !
En espérant ….. Merci a vous
Et belles continuation dans vos recherches et découvertes
bonjour, la renouée est vraiment une plante invasive et fait l’objet de nombreux protocoles par les régions car elle se répand très facilement vite et de manière pérenne. à moins de la planter en pot – et sans aucun contact avec la terre en dessous – je vous déconseille vivement de la planter…dans quelle région êtes-vous? s’il n’y en a pas, vous avez de la chance car elle élimine aussi d’autres espèces endémiques…tenez moi au courant, je suis intéressée par vos intentions! bonne journée, christine
C’est avec énormément de plaisir que je découvre et partage vos articles.
Merci de mettre vos connaissances au service des autres et de leur permettre de faire de belles découvertes
Bonnes idées je vais tester. J’ai aussi imprimé la recette de renouée du Japon, celle du jardin ,je vais tester dès l’apparition des nouvelles pousses que je taille furieusement d’habitude !
Merci pour vos recettes que je vais essayer.
Je me permets d’apporter un regard différent sur la renoué du Japon.
D’après Gérard Ducerf, cette plante est incomprise.
Elle pousse effectivement là où une pollution aux métaux lourds est présente et pas ailleurs.
Les mycorhizes de ses racines digèrent les métaux et ainsi dépolluent profondément le sol.
La partie aérienne est totalement exempte de pollution et reste donc comestible.
La renoué du Japon est d’ailleurs une excellente plante fourragère pour les animaux et bien plus adaptée au système digestif des vaches que le maïs.
S’il est facile d’introduire la renoué
du Japon en milieu pollué, il sera impossible de la cultiver dans une prairie au sol sain.
Après plusieurs années ou décennie de nettoyage du sol par ses mycorhizes, elle mourra faute de pollution-nourriture pour les mycorhizes vivants sur ces racines.
Et pour finir, ses fleurs ont un parfum très agréable et attirent des centaines d’abeilles.
Noté perso : les tiges sèches de l’année précédente sont idéales pour allumer mon poêle 😉
Merci pour cet apport très intéressant.