Ah, le chénopode Bon Henri… Quand on le croise lors d’une sortie en montagne le panier se rempli vite tellement il est abondant. Au retour, de bons petits plats à l’épinard sauvage se préparent dans la joie de se voir offert ce cadeau de la nature.
Ma dernière recette aux chénopode Bon Henri étaient ces feuilles de brick farcies au chénopode. Je vous partage la recette ci-dessous.
Mais d’abord vous voulez sûrement savoir comment le reconnaître avec assurance notre Bon Henri.
Identifier le chénopode Bon Henri (Chenopodium Bonus Henricus)
Il s’agit d’une plante vivace de 20 à 60 cm de haut que l’on trouve souvent autour des chalets en montagne et au bord des chemins.
Ses feuilles ont une forme triangulaire. Les deux pointes du bas du triangle sont dirigées vers le bas, un peu comme des fers de lance. Les feuilles sont d’un vert franc sur le dessus et plus claires sur le dessous. Elles n’ont pas de dents (on dit qu’elles sont entières).
Quand vous touchez les feuilles, surtout celles du haut de la plante, vous allez sentir comme une poudre, des petites billes sur vos doigts. Ces petites billes, composées surtout de silice, se trouvent sur la surface inférieure des feuilles. Si vous les regardez de près vous pouvez même les voir à l’oeil nu.
Queue de renard
Nous sommes dans la famille des Amaranthacées, celle des épinards et des amaranthes. Ces dernières sont connues dans les jardins comme les queues de renard.
Le chénopode Bon Henri a, lui aussi, des inflorescences qui ressemblent à des queues de renard. Sauf qu’elles sont vertes et d’aspect moins « poilues » que celles des amaranthes ornementales.
En fait les petites fleurs vertes sont groupées en longs épis à l’extrémité de la tige et retombent vers le sol. Quand les fruits mûrissent l’épi se teinte de rouge-marron. Vous pouvez alors secouer ces épis et récupérer de petites graines brunes et luisantes.
Qu’est-ce qu’on mange dans le chénopode Bon Henri ?
Ce sont les feuilles qui sont les plus recherchées afin de les utiliser comme les épinards cultivés : les jeunes feuilles en salade, les feuilles plus développées en épinards.
Toutes les recettes sont permises : Bon Henri à la crème, en chaussons, en gratin, en quiche, en lasagne, en sauce verte, en smoothie et jus de légumes et autres recettes « healthy ».
Riche en nutriments
Comme beaucoup de plantes sauvages sa teneur en nutriments est supérieure à celle des légumes cultivés. Ici on trouve des protéines complètes, des vitamines A, B1, B2, PP et beaucoup de vitamine C, des minéraux tel que du fer et du phosphore.
Les feuilles se cueillent seules ou « en pousse », ce qui veut dire qu’on coupe l’extrémité d’une tige avec plusieurs feuilles à la fois. Tant que les tiges sont souples elles sont très bonnes.
Inflorescences et graines
Si vous trouvez la plante en fleurs, vous pouvez goûter les jeunes inflorescences cuites brièvement à la vapeur. Un délice !
Les graines qu’on peut récolter à partir du mois de septembre sont comestibles également. Il serait plus prudent de les cuire dans deux eaux car elles contiennent pas mal de saponines qu’on élimine en jetant l’eau de la première cuisson.
Mais une autre pratique consiste à faire sécher les graines, à les réduire en farine et à les mélanger à l’autres farines pour préparer des galettes ou autres préparations.
En fait le quinoa (Chenopodium quinoa) est un cousin du chénopode Bon Henri. Ils font partie du même genre Chenopodium. En plus d’être de l’épinard sauvage le chénopode Bon Henri est du quinoa sauvage !
Si vous n’êtes pas en montagne, vous avez peut-être prêt de chez vous du chénopode blanc. C’est une plante très courante dans les potagers. (Voir mon article « Le chénopode blanc, mauvaise herbe comestible » avec la recette des crêpes au chénopode.)
Attention aux oxalates
Par contre, il faut savoir que le chénopode Bon Henri, comme les autres chénopodes, les épinards et l’oseille contient de l’acide oxalique. Les personnes sensibles, notamment celles avec des pathologies rénales et des rhumatismes doivent en manger avec modération.
Utiliser le chénopode Bon Henri en cuisine
J’adore le Bon Henri car généralement, quand on tombe dessus, il nous offre de belles cueillettes tellement il est abondant. Il a d’ailleurs été cultivé à certaines époques.
Au goût je le trouve un peu moins acide que les épinards.
Quand j’en ai fait une belle cueillette je la lave et je conserve les feuilles et inflorescences dans une boite hermétique au frigo. Comme les épinards ça se tient bien pendant quelques jours.
Quand j’ai peu inflorescences en plus des feuilles je les intègre simplement à ces dernières. Si jamais j’ai cueilli un nombre important d’inflorescences, je vais en préparer un plat à part pour profiter de leur croquant.
Dans la recette qui suit j’ai mélangé feuilles, pousses, jeunes tiges et jeunes inflorescences que j’ai haché grossièrement toutes ensemble pour les faire cuire et en farcir mes feuilles de brick.
Voici la recette :
Feuilles de brick farcies au chénopode Bon Henri
Ingrédients
- 10 feuilles de brick
- Un grand saladier plein de chénopode Bon Henri
- 1 oignon
- Huile d’olive
- 1 chèvre frais
- Sel, poivre
- Autre épices à votre convenance : cumin, graines de coriandre, mélanges d’épices…
Préparation
Laver et essorer les feuilles de chénopode et les hacher grossièrement.
Ciseler l’oignon et le faire revenir dans l’huile d’olive.
Ajouter le chénopode et un petit verre d’eau. Couvrir, baisser le feu et laisser « tomber » les feuilles à la manière des épinards.
Dès que les feuilles sont tombées couper le feu et égoutter.
Assaisonner de sel et de poivre, et, si vous aimez d’autres épices.
Couper le chèvre en 20 lamelles.
Couper chaque feuille de brick en deux.
Replier la demie-lune afin d’obtenir une lanière de brick longue.
Poser un petit tas de chénopode à l’extrémité de la feuille de brick et surmonter d’une lanière de chèvre.
Plier la feuille de brick selon le schéma suivant :
Recommencer l’opération avec les autres feuilles.
Placer ces « samoussas » de chénopode sur une plaque allant au four. Badigeonner d’huile d’olive et faire cuire environ 10 minutes à 180° jusqu’à ce que la surface soit dorée.
Servir chaud en apéritif ou avec une salade.
Je vous souhaite une belle cueillette !
N’hésitez pas à partager vos recettes au chénopode Bon Henri dans les commentaires !
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Bonjour Nathalie, excellent article comme toujours.
Chénopode blanc et Bon Henry se sont adaptés à mon potager…quel régal à table.
Bonjour Nathalie. Le chénopode comme épinard; j’ai connu une autre plante qui remplace l’épinard, c’est La Tétragone. Il faut avoir la chance d’habiter un secteur où elle pousse.
Bonjour Bernard,
La tétragone est excellente en effet en épinards. Elle fait aussi partie de la même famille botanique que les chénopodes et les épinards.