Le pourpier (Portulaca oleracea) est une plante que beaucoup de jardiniers connaissent comme mauvaise herbe. En réalité, c’est un bonus du jardin : une salade gratuite livrée en cadeau et sans efforts ! Bon au goût et bon pour la santé, le pourpier mérite d’être accueilli avec joie au milieu des légumes cultivés.
Habitat du pourpier
Originaire d’Inde, le pourpier s’est installé en Europe depuis fort longtemps. Son habitat naturel sont les sables et limons des bords de rivière. Ces milieux sont brassés par les montées des eaux. Les sables et limons sont constamment remués et tassés par les inondations. C’est le cas aussi du sol dans nos potagers : il est constamment remué et les arrosages et piétinements répétés tassent le sol. Notre pourpier y trouve un habitat favorable.
Comme il aime le climat chaud on le trouve plus couramment dans le Sud de la France. Mais vu les étés chauds que nous avons depuis quelques années, on voit le pourpier étendre de plus en plus son territoire jusque dans le Nord de la France.
Confusion avec les jeunes pousses de jussie
Personnellement, je le trouve souvent sur les plages de Loire, justement dans son biotope naturel. A certains endroits et en regardant vite j’ai failli le confondre avec des jeunes pousses de jussie, cette plante envahissante qui colonise le bord des eaux. Ses jeunes rameaux s’étalent couchés sur le sable de Loire. Mais dès que l’on regarde de plus près ou que l’on touche les feuilles la différence est flagrante. La jussie a les feuilles fines, le pourpier les feuilles bien charnues et épaisses. La jussie a les tiges poilues alors que le pourpier a les tiges glabres.
Allons voir ces détails pour bien le reconnaître.
Description du pourpier
Le pourpier est une plante annuelle couchée au sol qui ressemble à une plante grasse. Ses tiges rougeâtres s’étalent en étoile. Elles sont rondes et charnues et portent des feuilles vert foncé et luisantes en forme de spatule. Les feuilles sont sessiles, ce qui signifie qu’elles n’ont pas de pétiole mais qu’elles sont assises directement sur la tige. Elles sont arrondies, épaisses et charnues et souvent groupées au sommet des rameaux.
L’ensemble de la plante est glabre, c’est-à-dire sans poils.
Les petites fleurs jaune vif sont elles aussi « sessiles ». Avec leurs 5 pétales elles sont « assises » à l’aisselle des feuilles et à l’extrémité des rameaux. Elles ne s’ouvrent que par temps ensoleillé.
Les fruits sont des capsules contenant de nombreuses minuscules graines noires.
Couvre-sol
La racine du pourpier est petite ce qui fait qu’au potager ce n’est pas la mauvaise herbe la plus crainte car elle s’arrache facilement. Mais à partir de maintenant ça sera pour la manger ! Vous pouvez même laisser le pourpier en place, couper régulièrement ses jeunes pousses et le considérer comme un légume à part entière. En même temps il vous servira comme couvre-sol qui retient l’humidité de votre sol et qui empêche des herbes plus embêtantes à monter.
Le pourpier en cuisine
Car le pourpier est une excellente plante sauvage comestible. On peut manger ses feuilles et ses tiges tant qu’elles sont souples. Le mieux c’est de pincer entre son pousse et l’index les extrémités des rameaux tendres qui peuvent être ajoutés telles quelles à la salade. Elles sont juteuses, au goût neutre mais légèrement acidulé. Feuilles et jeunes pousses apportent un excellent croquant à des salades composées tel des salades de tomates, de pommes de terre ou de pâtes.
Vous pouvez aussi les ajouter à des smoothies ou des jus de légumes.
Les toutes petites graines sont également comestibles. Elles ont été utilisées pour allonger la farine mais leur récolte est fastidieuse. Si je voulais m’y mettre, je choisirais de plonger les plantes dans l’eau pour faire tomber les graines et de les récupérer par le passage dans un tamis. Mais pour le moment, chez moi les graines atterrissent dans la salade au même titre que les feuilles et les tiges souples.
Le pourpier est aussi un bon légume cuit, que ce soit à la vapeur, dans une poêlée de légumes ou dans un gratin.
Les feuilles et tiges peuvent être conservées au vinaigre et utilisées en tant que condiment comme des cornichons.
Régime crétois
Peut-être avez-vous entendu parler du pourpier en lien avec le régime crétois ? C’est ce « régime » alimentaire pratiqué en Grèce qui engendre de nombreux centenaires. Il est basé sur la consommation de beaucoup de légumes et fruits, de l’huile d’olive, des céréales, du poisson et peu de viande.
Ce qui est rarement dit quand on décrit ce régime c’est que traditionnellement il contient la consommation régulière de plantes sauvages. Encore aujourd’hui, on peut observer des personnes récolter des plantes sauvages dans les montagnes crétoises pour les vendre sur les marchés de l’île. Et le pourpier en fait bien sûr partie ! Par leur richesse en nutriments, les plantes sauvages contribuent à la bonne santé et la longévité des personnes qui les consomment tout en ayant déjà une alimentation équilibrée.
Bienfaits du pourpier
Le pourpier est riche en vitamines, notamment en provitamine A, vitamines B et C, et en minéraux (principalement calcium, magnésium, potassium et fer).
Quand on croque une feuille, on sent la richesse en mucilages. C’est ce côté gélatineux qui fait qu’ajoutées à une soupe les feuilles apportent un effet légèrement épaississant. Leur action sur le corps est adoucissante et anti-inflammatoire des muqueuses. La plante fraîche écrasée peut servir pour calmer des brûlures ou coups de soleil.
Mais on sent également cette petite acidité qui provient de l’acide oxalique contenu dans la plante. En cas de problèmes de reins il est préférable d’éviter d’en manger trop souvent.
Et puis, quand on mange des feuilles de pourpier, on sent aussi leur petit côté gras. D’ailleurs, le nom latin « oleracea » indique la présence d’huiles. En effet, le pourpier a la particularité de contenir 100 à 500 mg d’acides gras par 100 g de plante fraîche, notamment des acides gras oméga 3. Ceux-ci sont connus pour être protecteurs du système cardio-vasculaire, ils interviennent dans la prévention de la dégénérescence maculaire, des dépressions et ont un effet anti-inflammatoire.
Ce n’est pas tout : le pourpier est également très riche en protéines : 44 g pour 100 g de matière sèche, ce qui est beaucoup ! Quand vous mangez 100 g de pourpier frais cela vous fait environ 4,4 g de protéines.
A vous de jouer !
Avec tout cela ce serait bête d’alimenter le compost avec le pourpier au lieu de le transformer en salade !
Ma dernière en date est une salade de pommes de terre aux noix et au pourpier. Le petit croquant su pourpier avec les pommes de terre est très agréable !
A vous d’inventer votre recette préférée au pourpier. Racontez-moi vos expériences en commentaire.
Bonne cueillette 🙂
Bonjour Nathalie,
savez-vous si les fleurs sont aussi comestibles ?
Les fleurs du pourpier sont aussi comestibles.
Bonjour, merci d’avoir fait la lumière sur cette plante. S’il vous plaît quand on la mange présente – elle un aspect gluant ??
Oui, elle contient beaucoup de mucilages qui donnent une texture gélatineuse.
Bonjour,
je me suis inscrite pour dimanche matin.
J’aimerai savoir si la sortie est maintenue ?
Merci d’avance,
Cordialement,
Laurence Van Dorp
La sortie est bien maintenue. J’espère que la météo sera avec nous !