La pariétaire (Parietaria judaica et Parietaria officinalis) est une plante des murailles. Elle pousse de préférence au pied des murs, dans les parois ou les rocailles. On la rencontre très souvent dans les ruelles étroites des vieux villages et c’est peut-être pour cela qu’on ne s’en sert plus trop aujourd’hui. Il faut chercher un peu pour trouver de la pariétaire à des endroits à l’abri des poussières, des roues de voiture et des chiens.
Pourtant, la pariétaire est une excellente plante sauvage comestible, de la même famille que les orties (Urticacées). Contrairement à celle-ci, la pariétaire ne pique pas. C’est une plante vivace de 20 à 60 cm de haut (un peu plus pour l’officinalis), avec des feuilles ovales, terminant en pointe et souvent d’un vert luisant (en tout cas quand les feuilles sont jeunes).
Feuilles, fleurs et tiges de la pariétaire
Les feuilles sont entières, c’est à dire qu’elles ne sont ni dentées si découpées. Elles sont opposées (toujours l’une en face de l’autre), pourvues d’un pétiole et leurs nervures sont bien marquées. Les feuilles sont couvertes de poils courts qui les rendent un peu rèches au toucher.
Les fleurs se trouvent à l’aisselle des feuilles mais elles ne payent pas de mine. Elles sont toutes petites, verdâtres et regroupées tout le long de la tige.
La plante étant dioïque (= deux maisons), un plant ne porte que des fleurs femelles à stigmates rouges ou uniquement des fleurs mâles à 4 étamines.
La tige est rougeâtre, velue, ramifiée et très cassante.
Pour la cuisine et pour faire la vaisselle…
Déjà, il existe une utilisation rigolote pour la pariétaire. Quand on la touche on peut avoir une sensation comme si les feuilles et la tige collaient un peu. Cela provient de ses poils riches en silice. Les anciens faisaient une boule avec un bouquet de tiges et de feuilles et l’utilisaient en… éponge à récurer ! Cela peut être pratique en randonnée…
Attention si vous faites des allergies
La plante est connue pour pouvoir provoquer des réactions allergiques (rhinitis allergiques, crises d’asthme). Il semble que celles-ci peuvent être provoquées par le contact avec pollen comme par la consommation de la plante. Si vous avez des sensibilités à ce niveau utilisez la plante avec prudence.
Où trouver la pariétaire ?
Pour cueillir la pariétaire il faut déjà la chercher en-dehors des zones de pollution, ce qui n’est pas toujours aisé. Mais si elle est abondante au pied des mûrs, on la trouve aussi dans les fentes un peu plus en hauteur ou alors dans des rocailles en pleine nature. Peut-être en avez-vous au fond du jardin, le long d’un mur en pierres sèches.
Je précise ici que la pariétaire, même si théoriquement on peut en trouver dans toute la France, est bien plus répandue dans le Sud.
Comment manger la pariétaire ?
Je cueille les jeunes pousses ou alors, quand la plante est plus développée, la partie haute de la plante, disons les 15 centimètres à l’extrémité. La cueillette est aisée car les tiges cassent comme du verre.
Il suffit de laver les pousses cueillies et de se mettre à la cuisine !
La pariétaire peut se manger crue comme cuite. En salade je recommande de la hacher finement pour l’ajouter à d’autres légumes feuille, des tomates ou tout autre crudité. Les tiges ne sont pas coriaces mais sans hacher la plante, les poils peuvent être désagréables en bouche.
A la cuisson, ce léger inconvénient disparaît et vous pouvez utiliser la pariétaire exactement comme des épinards. Elle rendra un peu moins d’eau et son goût est doux, sans acidité ni amertume. Même les amis ou membres de famille peu enthousiastes à l’idée de manger des plantes « bizarres » aimeront vos quiches, lasagnes, chaussons et crêpes farcies à la pariétaire !
Voici mon idée de recette :
« Épinards » de pariétaire
Ingrédients
- 1 grand oignon
- Un grand saladier de pousses de pariétaire
- Huile d’olive
- Sel, poivre
- Optionnel : crème fraîche
Préparation
Ciselez l’oignon. Lavez la pariétaire.
Faites revenir l’oignon dans de l’huile d’olive. Ajoutez la pariétaire et un petit verre d’eau. Couvrez et baissez le feu.
Faites cuire 5 à 10 minutes jusqu’à ce que la pariétaire soit « tombée » comme des épinards et tendre.
Assaisonnez de sel et de poivre et ajoutez la crème (optionnel).
Nous avons mangé ces bons épinards avec des crêpes salées que chacun a garnies à sa guise : fromage de chèvre, comté râpé, jambon, oeuf, selon les préférences de chaque personne. Un succès !
Bonnes cueillettes à vous et joyeuse cuisine sauvage !
Bonjour, j’ai entendu dire que l’ortie était une source intéressante de protéines, et puisque l’article dit que la parietaire est de la même famille, est-elle aussi une source de protéines ?
Merci pour votre retour et pour cet article utile.
Bonjour,
Comme vous je suppose que la pariétaire contient également beaucoup de protéines, mais malheureusement nous n’avons pas assez d’études sur nos plantes sauvages pour nous renseigner…
C’est une plantes qui pousse et repousse dans les fentes des murs. Elle aime un peu trop mon jardin, merci je ne connaissais pas sa dimension culinaire et me régale d’avance.
Le jardin, sans être sauvage mais moyennement maîtrisé est une ressource non négligeable de plantes sauvages.
… Je vais écouter l’émission ! Bravo.