Dessiner les plantes : une aide précieuse pour les identifier sans se tromper !
Aujourd’hui, je donne la parole à Florian Tanguy, naturaliste et « dessinateur nature » pour qu’il nous parle d’un sujet qu’il maitrise parfaitement : Comment dessiner les plantes peut nous aider à les identifier plus facilement ?
Son approche est précise, pratique et passionnante. Alors la parole est à Florian !
Identifier les plantes sauvages est un exercice qui n’est pas forcément évident. Quand on parle de plantes sauvages comestibles, être sûr de sa détermination est pourtant capital.
Autrement, le petit doute qui est présent peut empêcher de se lancer dans l’utilisation de ces plantes.
C’est d’ailleurs plutôt une bonne idée … certaines plantes n’étant vraiment pas recommandables.
Mais alors, comment être sûr de sa détermination ?
Je me souviens de sorties botaniques que j’ai faites : le guide était passionnant, énormément d’informations ont été données et j’avais vraiment l’impression d’avoir appris plein de choses …
Sauf qu’un an après avoir fait différentes sorties, il faut reconnaître que j’avais oublié énormément d’informations …
Alors, comment faire ?
Je vous propose de découvrir un outil que j’utilise dans ce but : le dessin.
On ne va pas chercher à faire une œuvre d’art mais plutôt à l’utiliser comme un outil pour mieux observer et mieux retenir.
Vous allez voir, cette approche change pas mal de choses et fait que cet outil est vraiment accessible.
Nous allons voir comment aborder le dessin dans cet objectif, quel matériel choisir et comment bien démarrer.
Dans la deuxième partie de cet article, nous verrons des astuces dessiner les plantes plus facilement pour que ce soit accessible même si vous n’avez pas l’habitude de prendre un crayon et de dessiner.
Je vous explique tout ça tout de suite, c’est parti ! 🙂
Comment dessiner les plantes peut aider à mieux observer et reconnaître les plantes sauvages comestibles ?
Reconnaître une plante : l’importance de l’observation et de la mémorisation
Reconnaître une plante, comme reconnaître un oiseau, un insecte ou un mammifère, repose toujours sur le même principe.
C’est un peu un jeu du « Qui est-ce ? ». Il s’agit d’observer un ensemble de critères pour en déduire l’espèce que vous avez sous les yeux. Pour illustrer cette démarche, vous pouvez retrouver des conseils pour reconnaître un oiseau dans cet article que j’ai écrit sur ce sujet.
Deux choses sont alors absolument essentielles : bien observer les caractéristiques de la plante qui est devant vous et avoir mémorisé que ces critères sont associées à une certaine espèce en particulier.
Dans cette première phase, on ne cherche pas à mettre un nom sur la plante mais simplement à l’observer précisément. C’est cette démarche qui vous permettra de mieux observer et de retenir les critères clefs pour identifier la plante que vous regardez.
C’est là que le dessin est vraiment utile. Comme nous allons le voir tout de suite, il permet de mieux observer et de mieux retenir.
Dessiner les plantes pour mieux observer et mieux retenir
Dessin et observation
L’observation est centrale dans le dessin : chaque trait, chaque détail, doit avoir été observé avant d’être dessiné.
On ne peut pas dessiner ce que l’on n’a pas observé et c’est le fait d’observer précisément qui permet de faire un dessin correct.
Une erreur classique est par exemple de sauter directement dans le dessin, sans prendre le temps de faire cette observation précise.
On dessine alors à partir d’une idée qu’on se fait de ce que l’on veut représenter, et non à partir de la réalité (I ).
Dessin et mémoire
Dessiner est une des meilleures manières de retenir une information d’après des études récentes (1,2,3,4) (pour en savoir plus, vous pouvez retrouver un résumé en français d’une de ces études ici).
La mémoire repose sur 4 facultés fondamentales (II), qui peuvent toutes être travaillées grâce au dessin.
Ces 4 facultés sont : les perceptions, l’observation, l’imagination et l’attention.
Voici comment le dessin permet de les travailler :
- Les perceptions : dessiner demande de faire attention aux formes, aux proportions, aux espaces, à la lumière, aux ombres, …
- L’observation : comme nous l’avons vu, elle est obligatoire pour faire un dessin correct.
- L’imagination : dessiner remplit notre esprit d’images, qui peuvent être utilisées par notre imaginaire. On visualise beaucoup mieux et plus précisément ce qu’on a pris le temps d’observer et de dessiner. Le dessin d’imagination porte également bien son nom et fait travailler l’imaginaire.
- L’attention : je vous propose que l’on voit ça tout de suite.
D’après les auteurs d’une étude menée en 2016 (5), appuyée par le témoignage courant d’artistes (I), dessiner peut permettre d’entrer dans un état d’attention soutenue, aussi appelé “flow”(6).
C’est un état où on est pleinement absorbé par la tâche que l’on est en train de faire et où l’on perd un peu la notion du temps. Il peut être rencontré dans de nombreuses activités : musique, sport, cuisine, au cours d’une discussion passionnante, …
Cet état d’attention est particulièrement utile pour mieux mémoriser (7).
Après cette partie un peu théorique, dans laquelle nous avons vu pourquoi l’observation et la mémorisation sont particulièrement importantes pour reconnaître une plante sauvage et en quoi le dessin peut aider, rentrons tout de suite dans le concret.
Je vous propose de voir comment faire pour que le dessin devienne un atout pour construire vos connaissances sur la nature et apprendre à reconnaître les plantes sauvages comestibles.
Dessiner les plantes pour construire ses connaissances
Je vous propose d’utiliser le dessin comme un véritable outil pour construire vos connaissances.
Pour ça, l’approche que je vous propose est celle du « Journal nature » (pratique anglophone à la base, le « Nature journaling ») ou carnet d’observation.
L’idée est de noter vos observations dans un carnet dédié pour pouvoir les retrouver facilement et construire vos connaissances petit à petit.
Ce type de carnet utilise le dessin, mais aussi les mots et les chiffres.
A l’intérieur vous pouvez y noter vos observations, vos remarques et interrogations par rapport à ces observations, et faire des liens avec des connaissances que vous avez déjà.
Cette dernière étape est vraiment importante.
C’est véritablement ce qui va vous permettre de construire vos connaissances.
Une nouvelle information, pour être mémorisée, à besoin d’être reliée à une connaissance que vous avez déjà. Plus il y aura de liens entre cette nouvelle information et d’autres connaissances, plus elle sera mémorisée facilement et solidement.
Le journal nature permet aussi de profiter des avantages du dessin.
Il vous permet d’apprendre à mieux observer la plante et ses caractéristiques et de les prendre en note.
Vous pourrez ensuite les utiliser pour déterminer cette plante directement sur le terrain avec un guide papier ou plus tard avec d’autres ressources.
Enfin, un avantage énorme de ce type de journal est qu’il vous permet de garder une trace de vos observations et d’y revenir plus tard.
Une information, si elle n’est pas utilisée, finit par être oubliée (c’est sur ce principe que repose certaines méthodes de mémorisation comme la « répétition espacée« ).
Avec un carnet d’observation, vous aurez un support qui pourra vous servir de rappel et vous permettre de mémoriser vos observations et vos nouvelles connaissances à long terme.
J’espère vous avoir convaincu que le dessin est un super outil pour apprendre à mieux observer et reconnaître les plantes sauvages comestibles 🙂.
Comme nous venons de le voir, l’approche du journal nature permet de profiter de tous les avantages du dessin !
Voyons maintenant concrètement comment dessiner les plantes sauvages en pratique avec tout d’abord le matériel nécessaire.
Dessiner les plantes sauvages en pratique
Matériel pour dessiner sur le terrain
Le matériel indispensable
Le dessin a l’avantage d’être très accessible niveau matériel.
Pour commencer il vous faudra donc au minimum : un bon crayon, un carnet et une gomme.
Le crayon
Pour le crayon, vous avez le choix entre un crayon classique et un porte-mine.
C’est un choix personnel, à vous de voir ce que vous préférez.
De mon côté, pour le terrain, j’ai une préférence pour le porte-mine qui a l’avantage de ne pas avoir besoin d’être taillé sans arrêt. A vous de tester et de voir ce qui vous plaît le plus 🙂.
Si vous partez sur l’option porte-mine, une épaisseur de mine assez pratique est 0.5 mm.
Enfin, pour le type de mine, une mine « HB » est une bonne option.
Vous pouvez éventuellement y ajouter une mine « sèche » (2H, 4H, etc) et une « grasse » (2B, 4B, etc).
Une mine sèche vous permettra de faire des traits plus discrets qui sont pratiques pour le début du dessin (les traits de construction).
Une mine grasse vous permettra de faire des traits plus marqués, d’ajouter des détails, des ombres etc.
Le carnet
Au niveau du format je vous conseille un format A4 avec des feuilles blanches, non lignées.
Cela vous permettra d’avoir plus de liberté pour prendre des notes et ce format reste assez pratique pour le terrain.
Encore ici, le mieux est de tester et de voir ce qui vous convient le mieux.
Attention quand même aux formats trop petits qui risquent de vous limiter énormément pour faire des vues zoomées, annoter vos dessins etc.
Si vous voulez aller un peu plus loin, utiliser de l’aquarelle et/ou des crayons de couleurs par exemple, vous pourrez aussi plus facilement poser ces outils sur une partie de ce carnet et dessiner sur une autre (ce qui sera plus difficile si votre carnet est plus petit).
Pour l’épaisseur des feuilles, tout dépend des techniques que vous souhaitez utiliser.
Si vous n’utilisez que du crayon à papier et des crayons de couleurs, des feuilles relativement fines pourront suffire.
Par contre, si vous voulez tester d’autres techniques comme le feutre ou l’aquarelle, il faudra partir sur des feuilles plus épaisses.
Pour vous donner une idée, le carnet que j’utilise a une épaisseur de feuille de 110 g/m² et permet d’utiliser de l’aquarelle avec peu d’eau et du feutre. Par contre cela se voit par transparence donc le crayon à papier est plus adapté.
J’ai trouvé ce carnet chez l’enseigne « Cultura » (marque « Monali ») pour environ 10€ :
- Album croquis A4 – Monali
Pour un carnet qui permet d’utiliser différentes techniques préférez une épaisseur de 200g/m² minimum.
Voici deux exemples pour 10-15€ :
- OfficeTree Cahier de Dessin Spirale A4-96 Pages 200g Papier Blanc – Format Vertical
- Carnet à Dessin Relié, A4 – Papier Très épais (200 GSM) – à Spirales, pour les Enfants et les Professionnels, pour Dessiner et Réaliser des Croquis – 21 x 29 cm, 40 feuilles / 80 Pages
La gomme
Un outil pratique pour le terrain est un « crayon-gomme » (comme le « Tombow Mono-zéro » par exemple).
Facile à transporter, il vous permet de « nettoyer » vos dessins en effaçant plus précisément qu’une gomme classique.
En général, sur le terrain, on veut éviter de trop effacer (pour éviter de s’y reprendre de nombreuses fois, changer d’outils et perdre du temps).
Ce type de gomme, plutôt adapté aux petites surfaces, convient donc parfaitement.
Les conseils présents dans cet article ont justement pour but de vous permettre de dessiner les plantes facilement ce qui vous évitera de vous y reprendre plusieurs fois 😉.
Pour aller plus loin : le matériel pour ajouter de la couleur
Pour aller un peu plus loin et ajouter de la couleur, je vois 2 options pratiques pour le terrain :
- les crayons de couleurs
- l’aquarelle
Les crayons de couleur
Pour les crayons de couleur, préférez des crayons de qualité, qui n’auront rien à voir en terme de rendu et de possibilité créatives.
Voici 3 références qui ont fait leurs preuves :
- Les Prismacolor Premier Verithin (bien pour le détails),
- Les Prismacolor Premier,
- Les Faber-Castell Polychromos.
Pour le terrain, vous pouvez regrouper ces couleurs avec des mini-élastiques en mettant par exemple ensembles : les couleurs chaudes (jaune, orange, rouge); les couleurs froides (bleu, violet); les verts; les marrons et les neutres (blanc, gris, écru, rose pâle).
Un complément pratique aux crayons de couleurs est un « outil à embosser » (qui peut être remplacé par un stylo bic vide).
Il vous permet de dessiner les veines d’une feuille facilement par exemple. Il s’utilise avant le crayon de couleur et permet de marquer le papier.
Les zones marquées resteront blanches lorsque vous colorierez aux crayons de couleur et pourront être retravaillées avec un crayon plus clair ensuite.
L’aquarelle
L’aquarelle est un bon moyen pour ajouter rapidement de la couleur sur le terrain. Par rapport aux crayons de couleurs, l’avantage est qu’elle vous permet d’avoir toutes vos couleurs à portée de main.
Pour que ça reste pratique, un outil incontournable sur le terrain est un pinceau à réservoir d’eau (le « Pentel aquash medium 1.8 mm » par exemple est très bien).
Si vous choisissez l’option aquarelle, il vous faudra aussi une palette pré-remplie ou à remplir vous-même avec vos propres couleurs.
Vous pouvez partir sur des basiques pour commencer : le vert bien-sûr mais aussi du noir, les couleurs primaires (jaune, bleu cyan, rouge magenta) et celles qui reviennent le plus dans la nature par exemple.
Enfin, voici deux derniers outils bien pratiques pour ajouter des détails (comme les nervures d’une feuille).
Il s’agit d’un « stylo gel blanc » et d’un crayon blanc non soluble dans l’eau.
Le stylo gel blanc pourra être utilisé sur de l’aquarelle sèche tandis que le crayon de couleur blanc pourra être utilisé soit avant de poser l’aquarelle, pour protéger le papier, soit après, une fois la peinture bien sèche.
Pour le crayon blanc je vous conseil le Prismacolor Premier PC938 ou le Faber-Castell Polychromos.
Pour le stylo gel blanc j’utilise un « Signo uni-ball » mais d’autres stylos peuvent très bien faire l’affaire je pense.
Vous trouverez des exemples de leur utilisation dans la partie 2 de l’article 😉.
Matériel pour être bien installé
Observer et dessiner les plantes sauvages demande de prendre un minimum de temps. Si vous restez accroupi par exemple, vous risquez de rapidement avoir envie de vous lever et de bouger.
Être bien installé est donc essentiel.
Pour ça, un peu de matériel peut être bien utile.
La solution la plus minimaliste est de prendre une protection en plastique qui vous permettra de vous asseoir au sol en restant au sec quelque soit le temps.
Vous pouvez vous servir de la protection souvent inclue dans les sacs de randonnée qui sert à les protéger en cas de pluie.
Une autre solution est d’utiliser un petit sac plastique qui se glissera facilement dans un sac à dos.
Une deuxième option un peu plus confortable est l’assise de randonnée. Vous pouvez en trouver dans une enseigne de sport ou sur internet (les références les plus intéressantes que j’ai trouvées sont sur Amazon en cherchant « assise de randonnée »). Certaines sont vraiment très compactes et sont faciles à glisser dans un sac.
On arrive à la troisième option (l’option « 3 étoiles » 🙂) : il s’agit d’un petit tabouret pliable.
Les meilleures références que j’ai trouvées sont aussi sur Amazon en cherchant « tabouret portable » mais ce type de tabouret peut aussi se trouver dans le rayon « camping » d’un magasin de sport.
Un dernier outil utile
Enfin, dernier outil bien pratique : une petite règle graduée. Elle vous permettra d’indiquer rapidement la taille de ce que vous observez et d’ajouter une échelle.
Vous pourrez alors facilement comparer 2 espèces proches pour lesquelles la taille serait un critère d’identification important.
Vous pouvez par exemple opter pour une petite règle en plastique souple, une règle imprimée et collée ou glissée dans votre carnet, ou un mètre déroulable.
Vous pouvez retrouver un peu plus de conseils pour bien choisir son matériel dans un article que j’ai écris sur comment choisir sont matériel pour dessiner sur le terrain.
Vous avez à présent tout le matériel utile pour commencer à utiliser le dessin pour vous souvenir de vos observations et apprendre à reconnaître les plantes sauvages comestibles.
Voyons maintenant comment dessiner les plantes en pratique.
Astuces pour bien démarrer
Avant de vous lancer dans le dessin, vous pouvez noter rapidement quelques informations qui sont faciles à ajouter et qui pourront être très utiles.
Il s’agit de la date, de l’heure et du lieu.
La date vous permettra de savoir à quel moment de l’année vous avez fait votre observation.
Les plantes ont toutes des cycles : elles fleurissent à des moments de l’année différents et sur une période plus ou moins longue. C’est un moyen rapide d’éliminer de nombreuses possibilités pour votre identification.
Par exemple, si vous observez une plante en fleur, que vous hésitez entre 2 espèces mais qu’une des deux ne fleurit pas au moment où vous avez fait votre observation, vous pourrez en déduire qu’il ne s’agit pas de cette plante mais de l’autre.
Le principe est le même pour la production des fruits par exemple.
Pour l’heure, c’est un peu la même idée puisque certaines fleurs ne s’ouvrent que le soir où la nuit par exemple même si c’est plus rare. Noter l’heure est donc rapide à faire et peut aussi être utile.
Conclusion
Dans cette première partie nous avons vu pourquoi l’observation et la mémorisation sont essentielles pour reconnaître une plante sauvage comestible et pourquoi dessiner les plantes peut beaucoup nous aider pour ça. Il ne s’agit pas de faire des œuvres d’art mais d’utiliser le dessin comme un outil pour apprendre à mieux observer et retenir ses observations en les notant de manière visuelle. Cette approche est donc accessible à tout le monde, il n’y a pas de “prérequis” 🙂.
Nous avons vu ensuite concrètement comment démarrer avec le matériel nécessaire pour dessiner et pour s’installer.
La deuxième partie sera beaucoup plus pratique avec beaucoup d’illustrations pour vous montrer comment dessiner les plantes sauvages concrètement et facilement. Rendez-vous la semaine prochaine pour cette deuxième partie !
Florian est auteur du blog Dessiner la nature dans lequel il partage des conseils pour découvrir la nature en utilisant l’observation et le dessin comme dans cet article sur son défi sur apprendre le dessin naturaliste en 30 jours.
Références
(I) EDWARDS, B. Dessiner grâce au cerveau droit (4e édition): Une méthode imparable pour s’initier à la pratique du dessin, 4e édition.; Mardaga éditions: Wavre (Belgique), 2014.
(II) Martinez, S.; Wenger, É.; Raut, J. La mémoire est un jeu, Illustrated édition.; Premier Parallèle: Paris, 2018.
Livre de référence pour dessiner les plantes et la nature en général et utiliser le dessin pour noter ses observations :
- Laws, J. M. The Laws Guide to Nature Drawing and Journaling; Heyday Books: Berkeley, California, 2016.
Ressources pour aller plus loin :
Groupe Facebook sur le “Nature Journaling” : The Nature journal club