Elle s’est peut-être déjà invitée dans votre potager sans demander votre avis. L’amaranthe réfléchie (Amaranthus retroflexus) est une plante sauvage comestible qui pourrait bien y trouver une vraie place, tellement elle est bonne en salade et à la façon des épinards. Encore faut-il savoir la reconnaître et la cueillir au bon moment. C’est ce qu’on va voir dans cet article !
Histoire de l’amaranthe réfléchie
L’Amaranthe réfléchie est une plante annuelle originaire d’Amérique tropicale qui fait partie des plantes pionnières. L’activité humaine a largement facilité l’installation de l’amaranthe qui s’est répandue un peu partout autour du globe. Chez nous on la trouve souvent dans les cultures, les décombres et les jardins et elle n’y est pas souvent accueillie avec joie mais combattue comme « mauvaise herbe ».
Pourtant l’amaranthe est connue et utilisée de l’homme depuis très longtemps. Plusieurs espèces d’amaranthe étaient déjà cultivées par les Aztèques il y a 8 000 ans. Leurs feuilles et les graines avaient une place centrale dans leur culture et étaient utilisées comme nourriture, pour les soins, et lors de rituels.
Et même en Europe différentes espèces, notamment Amaranthus blitum, étaient cultivées jusqu’au 19ème siècle.
Alors si on y goûtait de nouveau ?!

Reconnaitre l’amaranthe réfléchie
L’amaranthe réfléchie fait partie de la famille des Amaranthacées, qui est également la famille des épinards, des chénopodes, de la betterave, des blettes et du quinoa.
Il s’agit d’une plante annuelle qui fait donc son cycle en un an : de la germination de la graine à la floraison puis à la fructification. Une fois ce cycle achevé en quelques mois la plante finit par mourir et ne laisser que les graines pour une reproduction future.
L’amaranthe apparaît souvent en colonie. En été se montrent d’abord les feuilles ovales ou en forme de losange. Elles sont entières, c’est à dire sans dents, légèrement ondulées sur les bords. Toutes sont dotées d’un pétiole et sont positionnées de façon alterne sur la tige. Vu de haut, cela donne un aspect de joli rond de feuilles. Si vous regardez les nervures sur la face inférieure des feuilles vous verrez qu’elles portent de petits poils.

Puis se développent les fleurs à l’aspect bien spécial. Elles sont vertes et regroupées en forme de « queue de renard », un épi touffu au sommet des tiges et à l’aisselle des feuilles. Les fleurs sont toutes petites et ne portent pas de pétale mais seulement 5 sépales verdâtres entourées 3 bractées beaucoup plus longues que les sépales. Ces bractées sont épineuses. Alors même si elles sont toutes petites, attention, elles piquent !
La floraison a lieu de juillet à octobre.
A ce stade, la tige a pris de la hauteur – les plantes se dressent jusqu’à 80 cm, parfois 1 mètre de haut. Regardons cette tige de plus près alors. Elle est assez épaisse, anguleuse et sillonnée. Si elle est parfois toute verte elle est souvent rougeâtre ou alors verte et sillonnée de traits rougeâtres. Surtout sur les jeunes plantes la tige est pubescente (= couverte de petits poils).
En automne les épis floraux, ces fameuses queues de renard jaunissent et sèchent et les graines commencent à tomber. Elles sont toutes petites, de forme ovale et légèrement aplatie, noires et luisantes.
Comment manger l’amaranthe ?
Voilà qu’on a vu les critères essentiels pour bien reconnaître la plante et être sûre qu’il s’agisse bien d’elle. Alors maintenant, qu’est-ce qu’on mange dans l’amaranthe ?
Les feuilles d’amaranthe réfléchie ont un goût doux, sans amertume. Leur saveur rappelle l’épinard avec un côté acidulé moins marqué. Comme souvent, les jeunes feuilles sont plus tendres que les feuilles plus développées et j’aime en agrémenter les salades de crudités dont elles peuvent même constituer la base.

Mais ce que je préfère c’est de préparer l’amaranthe réfléchie à la façon des épinards, juste « tombé » à la casserole ou alors en farce, quiche, omelette, gratin… tout ce qu’on ferait avec des épinards ! Le goût en est proche, en moins acidulé comme je disais, et c’est absolument délicieux.
Quand cueillir ?
Le meilleur moment pour la cueillette est celui où la plante n’a pas plus que 40 cm de hauteur, où les feuilles sont bien développées et belles mais où les épis floraux sont encore absents ou viennent juste de se pointer. Dans ce cas, je cueille l’ensemble de la partie haute de la plante : les feuilles et environ 15 cm de tige. En faisant attention que la partie de la tige que je récolte est encore bien souple.

À ce stade, tige et feuilles, voire les boutons floraux s’utilisent ensemble. Je leur donne juste un coup de lavage, je coupe grossièrement et hop à la casserole ! Toutes les recettes classiques à l’épinard sont possibles. Mais essayez déjà la version la plus simple pour goûter. Faites revenir un peu d’oignon dans de l’huile d’olive, ajoutez l’amaranthe et un petit fond d’eau, couvrez et faites cuire à feu doux 5 à 10 minutes. C’est délicieux ! Un peu de crème si vous préférez… chez moi c’est nature et j’adore. 😊

Plus tard, quand les graines sont mures vous pouvez les récolter également. Elles sont proches du quinoa, riches en glucides et en protéines. D’ailleurs vous en trouvez parfois en boutique bio. Mais ce sera le sujet d’un autre article.
Déjà je vous invite à faire vos premières recettes aux feuilles d’amaranthe. Dites-moi en commentaire quelle recette vous avez préparée et qu’est-ce que vous pesez du goût de cette plante sauvage !!
Pour une idée de recette, je vous met ici le lien vers mes crêpes farcies au chénopode blanc que vous pouvez facilement faire aux feuilles d’amaranthe à la place du chénopode. Ce sera aussi bon voire plus !

Bonjour,
Je vois souvent sur mon terrain de petites amaranthes rampantes.
Ce sont elles la plaie ! Vous ne les mentionnez pas . Merci de me (nous) éclairer.
Bonjour,
Un tout grand merci pour toutes vos astuces et ces plantes que vous nous faites découvrir, c’est un réel plaisir. Je ne les trouve pas toujours de moi, mais je ne désespère pas. En ce moment je me régale de lierre terrestre, quelle belle découverte et il est facile à reconnaître.
Merci a vous et belle journée.
Ps. Pourrais-je savoir dans quelle région vous habitez ? Pour ma part, je vis dans l’Est.
Merci, Yvette ! Je me trouve dans le Loiret. Derrière moi dans la vidéo vous voyez la Loire.